Des nanomatériaux dendritiques pour le diagnostic précoce des cancers
Une équipe de l’Institut de physique et chimie des matériaux de Strasbourg développe depuis dix ans la synthèse de matériaux dendritiques. La start-up Superbranche, fondée par deux chercheuses, commercialise des nanoparticules dendritiques et magnétiques qui faciliteront le diagnostic précoce et la thérapie ciblée de cancers.
La nanomédecine utilise des nanoparticules pour cibler les cellules malades, notamment les tumeurs et limiter les effets secondaires des traitements. Une difficulté majeure est de contrôler la taille de ces particules, pour qu’elles puissent être injectées par voie intraveineuse et véhiculées jusqu’à l’organe malade. Une autre est de «vectoriser» ces particules, c’est-à-dire d’y greffer des molécules d’intérêt biologique qui leur permettront de cibler précisément les cellules visées. Pour franchir ces deux écueils, deux chercheuses de l’Institut de physique et chimie des matériaux de Strasbourg proposent de recourir à des nanoparticules dendritiques et magnétiques. Delphine Felder-Flesch, directrice de recherche CNRS, et Sylvie Begin-Colin, professeure à l’Université de Strasbourg et directrice de l’École européenne de chimie, polymères et matériaux de Strasbourg, ont fondé la start-up Superbranche pour commercialiser ces matériaux, fruits d’une dizaine d’années de recherche.
La start-up aura très prochainement à son catalogue une dizaine de produits – nanoparticules, dendrimères, ou nanoparticules enrobées dans un dendrimère – qui seront proposés aux laboratoires de nanomédecine, dans la recherche publique comme chez les industriels. Mais elle prépare aussi une étude préclinique en partenariat avec le Centre de lutte contre le cancer de Dijon (Centre Georges François Leclerc), projet pour lequel Superbranche a été lauréat du Grand Prix au concours i-Lab 2019, le plus grand concours d’innovation deep tech de France.