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Avec le soutien du mécénat des Mutuelles AXA, deux jeunes chercheuses développent un outil innovant pour valider avec précision les traitements anticancéreux au sein de l’Institut du Médicament de Strasbourg

En 2023, les Mutuelles AXA, au travers de leur programme de mécénat dédié au soutien à la recherche médicale en France, ont apporté un financement à un programme de recherche offrant à des étudiants l’opportunité de concevoir des innovations thérapeutiques prometteuses. En 2024, deux jeunes étudiantes chercheuses remportent le challenge : Elsa Barbé, ingénieure en chimie et biotechnologie, et Sarah Griesbaum-Dubourg, chimiste spécialisée en sciences de la vie. Elles ont entamé leurs thèses à la rentrée 2024 avec un objectif commun : concevoir un outil innovant accélérant le développement de traitements anticancéreux de précision basés sur le système immunitaire.

Un Challenge de haut niveau pour développer les thérapies de demain

L’Institut du Médicament de Strasbourg (IMS) est un centre de recherche de pointe intégrant une école de management de l’innovation du médicament, appelée Euridis, et un Diplôme d’Université « Recherche et Innovation Thérapeutique ». Dans le cadre de ce DU, Euridis organise chaque année le Challenge DDD « Drug Discovery Development », un concours récompensant des binômes d’étudiants qui conçoivent, pendant leur master, un projet de recherche interdisciplinaire et ambitieux pour répondre à un besoin médical. Les Mutuelles AXA ont encouragé ce programme innovant via un don exceptionnel permettant de financer entièrement les thèses d’un binôme lauréat en 2024 et en 2025.

« AXA est fier de soutenir depuis 2023, à travers le Challenge DDD, la formation d’excellence pour préparer la médecine de demain. Par ce challenge, l’Institut du Médicament de Strasbourg s’inscrit dans l’ambition du programme santé du mécénat des Mutuelles AXA, à savoir soutenir la recherche interdisciplinaire innovante pour répondre aux grands défis de la médecine. Bravo aux lauréats pour leur travail ! » 

Clément Rouxel, Directeur Communication et Engagement d’AXA France

Développer de nouveaux outils thérapeutiques pour lutter contre le cancer

En 2024, 5 binômes d’étudiants ont présenté leur projet à un jury international de chercheurs académiques et industriels. Elsa Barbé et Sarah Griesbaum-Dubourg ont remporté brillamment le Challenge DDD avec un projet novateur pour valider l’efficacité de nouvelles molécules thérapeutiques plus rapidement et avec une plus grande fiabilité avant le passage aux patients.

1ère cause de mortalité en France, le cancer est aujourd’hui traité par des procédés thérapeutiques aux lourds effets secondaires. « La chimiothérapie s’attaque également aux cellules saines de l’organisme, nous souhaitons faciliter le développement de traitements très spécifiques qui ciblent uniquement les cellules cancéreuses et permettent ainsi d’éviter les effets indésirables », précise Elsa Barbé, doctorante dans le laboratoire de Recherche Nanotranslationnelle de l’Institut de Cancérologie de Strasbourg. « Les cellules cancéreuses ont des stratégies d’évitement pour échapper à notre système immunitaire. Il existe des molécules qui donnent un coup de pouce à nos cellules immunitaires pour s’attaquer aux tumeurs. Avec Sarah, nous allons développer une plateforme de suivi en temps réel de ces molécules dites « bispécifiques », composées de deux parties permettant d’agripper d’un côté des marqueurs spécifiques à la surface des cellules cancéreuses, et de l’autre côté des marqueurs spécifiques des cellules immunitaires afin d’assurer leur mise en contact ».

Elsa Barbé (à gauche) et Sarah Griesbaum-Dubourg (à droite), lauréates du Challenge DDD 2024, ont remporté un financement de 3 ans de thèse, rendu possible grâce à un don des Mutuelles AXA à l’Institut du Médicament de Strasbourg.

Aujourd’hui, plus de 200 études cliniques sur ce type de molécules thérapeutiques sont en cours. Sarah Griesbaum-Dubourg, doctorante dans le laboratoire d’innovation thérapeutique dans l’équipe de Chemobiologie et Pharmacognosie pour la Santé, précise l’innovation majeure de leur projet pour se démarquer : « Mon équipe est spécialisée dans les sondes « turn-on », des molécules qui deviennent détectables lorsqu’elles interagissent avec une cible spécifique. L’originalité de notre future plateforme sera sa capacité à émettre de la lumière une fois la liaison entre la cellule cancéreuse et la cellule immunitaire effective. Ce signal lumineux est une indication très importante pour les tests précliniques qui se dérouleront sur modèle animal. Il nous permettra de nous assurer que la liaison a bien eu lieu, et permettra de détecter si par exemple nos molécules s’arriment uniquement aux cellules tumorales, et non à d’autres cellules saines ailleurs dans l’organisme. C’est un gage de qualité supplémentaire pour entamer ensuite des essais cliniques sur l’humain plus sûrs et avec de plus grandes chances de succès ».

Travailler en duo conjugue les expertises des deux chercheuses : l’une travaillant sur la construction des sondes fluorescentes « turn-on » et l’autre réalisant les tests in vitro et in vivo.

Une innovation portée par un programme de formation unique en son genre

Le Challenge DDD est l’aboutissement d’un travail de longue haleine. Durant 2 ans, en parallèle de leur master, les participants ont dû appréhender tous les aspects liés au développement d’une solution thérapeutique : bibliographie approfondie de la littérature scientifique, étude de marché, propriété intellectuelle, le tout encadré par des coachs académiques et industriels. « Ce programme est unique en France, vous n’apprenez pas seulement à devenir chercheuse, vous gagnez en compétences dans tous les domaines non scientifiques liés à la conception d’un médicament, le tout appliqué à votre projet de recherche. C’est indéniablement un plus sur notre CV », précise avec enthousiasme Elsa Barbé. Sarah Griesbaum-Dubourg plébiscite également toute cette phase en amont du concours : « Des mois que nous peaufinons ce projet de recherche, c’est extrêmement formateur pour la suite. Nous nous sentons outillées et armées pour monter une start-up après notre thèse ! ».

L’objectif du concours est précisément d’envoyer ces projets en maturation dans les services de valorisation de l’Université ou du CNRS, le but étant de les préparer pour le marché ou les essais cliniques. Une ambition qui porte ses fruits, car deux projets lauréats du Challenge DDD ont démontré leurs potentiels thérapeutiques et sont actuellement en phase de maturation : Océane Boyer et Johan Natter (lauréats 2021) développent un traitement de la douleur chronique, Julien Most et Agathe Boos (lauréats 2019) ont conçu et testent actuellement un autre type de thérapie ciblée pour le traitement des cancers.