Agilent soutient les chercheurs strasbourgeois pour développer une technologie d’analyse ultra-sensible utile en santé et en environnement
Agilent est une société de technologie spécialisée dans la conception de matériel de pointe, notamment des outils d’analyses dernière génération très utiles à la recherche. Le groupe a développé un équipement appelé l’ICP-MS (Spectrométrie de masse par plasma à couplage inductif) capable de détailler la composition d’un matériau quel qu’il soit avec une sensibilité exceptionnelle : la concentration des éléments dans une seule nanoparticule (mode Single particle) ou dans une seule cellule biologique (mode Single cell) devient possible, même quand les composés sont présents à l’état d’«ultra-trace », soit 1 millionième de gramme par gramme de matière analysée. Une véritable prouesse technique qui n’a pas échappé au docteur Anne Boos (responsable scientifique de la plateforme analytique « inorganiques » de l’Institut Pluridisciplinaire Hubert CURIEN – IPHC – à Strasbourg) qui développe des techniques de détection de molécules avec une résolution à l’échelle cellulaire.
Grâce à la relation de confiance entre la Fondation pour la Recherche en Chimie et la société Agilent, la fondation a pu mettre en relation la chercheuse et l’entreprise technologique. Une rencontre qui s’est traduite par une aide au laboratoire liée à un don en nature : le prêt de l’équipement 8900 Triple Quadrupole ICP-MS sur 7 mois. Cette mise à disposition grâcieuse permettra à Anne Boos de développer de nouveaux modes d’analyse ultra sensibles, des informations qui intéressent de nombreux chercheurs en santé ou en environnement. Le partenariat avec la société Agilent porte spécifiquement sur le développement de méthodes avec le mode Single cell.
Anne Boos nous explique l’intérêt de ce projet : « les cellules sont introduites une par une dans l’appareil de façon à mesurer le signal d’un élément présent dans une seule cellule à la fois. On détermine la répartition d’un élément ou d’un composé dans une population de cellules, ce qui permet de mesurer l’hétérogénéité de la répartition. Etant donné que les cellules d’une même culture peuvent se comporter de manière hétérogène pour l’absorption de l’élément, ces données sont précieuses pour mieux comprendre les mécanismes d’internalisation et d’externalisation cellulaires et donc par exemple, l’inefficacité d’un composé thérapeutique qui paraissait pourtant bien intégré à l’échelle globale. Certains composés antibiotiques comportent un élément métallique ou agissent sur le transfert de métaux nécessaires à la survie d’une bactérie. Dans ce cas aussi, la mesure des teneurs d’un élément à l’échelle de la cellule unique peut permettre de comprendre les résistances potentielles à cet antibiotique. » Le mode Single cell peut encore être utilisé pour le diagnostic et la détection ultrasensible de biomarqueurs caractéristiques d’une pathologie donnée.
Les étapes de développement de ces méthodes d’analyse à l’échelle de la cellule seront facilitées par cet équipement : « L’appareil 8900 Triple Quadrupole ICP-MS est un des appareils les mieux adaptés à ces nouveaux modes, que ce soit en terme de sensibilité ou en terme de rapidité d’acquisition du signal. Beaucoup de développements analytiques restent à faire pour que ce mode puisse être utilisé en routine dans les laboratoires et un travail en collaboration avec des chercheurs des différentes disciplines concernées est nécessaire. La plateforme est en relation avec plusieurs équipes de l’université (Faculté de pharmacie, Institut de chimie, INSERM) et de l’ECPM (IPHC, IPCMS, ICPEES) pour appliquer ce nouveau mode d’utilisation prometteuse de l’ICP-MS. »
Cette mise à disposition est une chance pour la communauté scientifique mais également une opportunité pour Agilent qui comptera de nouvelles applications associées à l’ICP-MS, une alliance prometteuse pour toutes les parties.
Un nouvel équipement à l’Institut pluridisciplinaire Hubert Curien – Vidéo de l’Université de Strasbourg