Poly-Dtech : mise en lumière d’une transformation de la science en innovations diagnostiques et thérapeutiques
La recette du succès éclair des nanoparticules fluorescentes développées par la start up strasbourgeoise Poly-Dtech ? Forcément, du travail pour un résultat scientifique brillant, mais aussi une complémentarité d’expertise entre deux chercheurs de l’Université de Strasbourg et du CNRS animés par une motivation commune d’entreprendre afin de contribuer à l’avancement de la science au service de la recherche et de la santé.
Poly-Dtech, c’est l’histoire d’une rencontre entre Loïc Charbonnière, directeur de l’équipe Synthèse pour l’Analyse (SynPa) à l’IPHC*, et de son doctorant Joan Goetz. Ensemble, ils relancent les travaux de Loïc Charbonnière portant sur l’augmentation de la brillance des nanoparticules de lanthanides, des ions métalliques utilisés pour la détection de biomarqueurs en microscopie. Au laboratoire puis à l’Université de Hong Kong en 2017, Joan Goetz teste pendant des mois différents lanthanides. Son objectif : mettre au point une technologie de nanoparticules « ultra-fluorescentes ». Une fonctionnalité de ciblage et marquage biologique lui sera ensuite ajoutée en vue d’applications pour la recherche et le diagnostic in vitro.
Une équipe pluridisciplinaire au sein de Poly-Dtech qui contribue à créer un environnement unique propice à l’innovation.
Des signaux forts pour la création de la start up
Lors d’une compétition d’innovation en 2018, ces nanoparticules sont saluées pour leurs performances remarquables, voire inédites : non seulement elles sont ultrabrillantes, mais leur détection en temps résolu permet d’éliminer le bruit de fond du milieu biologique. L’intérêt scientifique et industriel est au rendez-vous, le potentiel commercial, manifeste : « Cela a nourri notre envie d’aller plus loin », déclare Joan Goetz. Le brevet de la technologie, Bright-Dtech™, est déposé, Joan Goetz se forme au management, des subventions de la Région Grand Est et de la BPI sont obtenues : « Tout s’empilait correctement pour créer notre startup en 2019 ». En pleine pandémie de la Covid-19. Un coup d’arrêt ? Bien au contraire, un coup d’accélérateur : Poly-Dtech se lance dans le développement et la commercialisation de tests diagnostiques pour la Covid-19. « Cela nous a permis de nous faire connaître et de structurer notre entreprise », explique Joan Goetz. « Nous avons pu obtenir un roulement financier pour continuer nos développements et améliorer notre technologie », ajoute Loïc Charbonnière.
Confiance et expertise, moteurs d’une réussite annoncée
Aujourd’hui, les objectifs des co-fondateurs de Poly-Dtech sont de pérenniser et développer l’entreprise. De fait, le portefeuille de ses produits et services s’épaissit, son équipe s’enrichit de compétences en chimie, biologie et marketing et le panorama de la clientèle s’élargit en France et en Europe. Alors qu’elle vit depuis sa création sur ses propres revenus, Poly-Dtech envisage désormais une levée de fonds, en particulier pour développer une technique de fluorescence résolue dans le temps (TR-FRET) en multiplexing, c’est-à-dire capable de gérer plusieurs biomarqueurs simultanément. Les secrets de cette success story ? : « Des expertises complémentaires et une confiance réciproque », assurent les deux chercheurs de concert. « Ensemble, nous partagions notre conviction envers notre technologie, notre volonté d’entreprendre et notre envie d’appliquer la chimie à l’amélioration de la santé. Dès lors,nous avons construit notre projet avec passion et formé l’équipe de Poly-Dtech autour de nos ambitions partagées. Chaque étape de notre parcours est une belle aventure, nous sommes fiers de constater que notre entreprise s’est développée comme nous l’avions prévu».
Poly-Dtech vise aujourd’hui un marché en Amérique du Nord… Tout en restant fidèle à Strasbourg : « Une place forte scientifique au cœur d’un hub de biotechnologies unique en Europe », explique Joan Goetz, enfant du cru. « Non seulement les premiers travaux sur les complexes luminescents de lanthanides ont été réalisés par le prix Nobel strasbourgeois Jean-Marie Lehn, mais la création de notre start up doit beaucoup au soutien de la Région Grand Est » rappelle Loïc Charbonnière.
* Institut Plurisciplinaire Hubert Curien, unité mixte de recherche CNRS et Université de Strasbourg (UMR7178) https://iphc.cnrs.fr/