Le virus Ebola, tout comme celui de Dengue, utilise les récepteurs DC-SIGN des cellules dendritiques de notre système immunitaire. Ces cellules, présentes dans le sang et les muqueuses, sont capables de reconnaitre le virus au niveau de ses récepteurs. Le virus détourne alors les récepteurs pour infecter les cellules. Afin de bloquer ce virus, la conception de molécules qui se lient au récepteur avec plus d’affinité que le pathogène est la piste de recherche la plus prometteuse.

Des chercheurs du Laboratoire de chimie moléculaire (CNRS/Université de Strasbourg) et  de Laboratoire de conception et application de molécules bioactives (CNRS/Université de Strasbourg) faisant partis d’une collaboration internationale de chimistes, souhaitent trouver un traitement efficace contre le virus Ebola. De plus, ces travaux pourraient déboucher sur des pistes de traitement pour d’autres virus utilisant les mêmes récepteurs pour infecter l’organisme.  Ces chercheurs ont ainsi mis au point une molécule globulaire géante soluble dans l’eau et non toxique pour les cellules en culture.  Cette molécule inhibe très efficacement l’entrée du virus Ebola dans les cellules. Elle est composée d’une molécule sphérique de 60 atomes de carbone, un fullerène, sur lequel sont fixées 12 branches. Sur chacune de ses branches, se trouve un fullerène portant 10 sucres.

Cette molécule en forme de globe a la capacité d’envelopper la cellule telle une bande de velcro®. La cellule devient alors imperméable aux agents pathogènes. Ces composés ont d’ores et déjà été testés in vitro et ont une efficacité supérieure à 33% à ceux des antiviraux classiques. Cette efficacité est due au grand nombre de sucres périphériques de la molécule.

En plus d’avoir créé une molécule luttant activement contre le virus Ebola, l’équipe de recherche a mis au point une méthode simple et très rapide de synthèse. En effet, ils ont réussi à réduire le procédé à 6 étapes au lieu d’une vingtaine par des méthodes plus classiques. Cette approche est appelée « Chimie click ». Les chercheurs ont préparé des fullerènes portant chacun dix mannoses puis les ont fixé sur un fullerène central.

De nombreuses étapes restent à être effectuées entre le développement de la méthode et les tests in vivo. Ces essais sur les êtres vivants restent très difficiles à réaliser. Il reste encore plusieurs années de recherche avant de voir fleurir des médicaments contre le virus Ebola.

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Référence

Synthesis of giant globular multivalent glycofullerenes as potent inhibitors in a model of Ebola virus infection, Antonio Muñoz, David Sigwal, Beatriz M. Illescas, Joanna Luczkowiak, Laura Rodríguez, Iwona Nierengarten, Michel Holler, Jean-Serge Remy, Kevin Buffet, Stéphane P. Vincent, Javier Rojo, Rafael Delgado, Jean-François Nierengarten et Nazario Martín. Nature Chemistry, 9 novembre 2015.
DOI : 10.1038/nchem.2387

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