Une révolution pour la chimiothérapie : des nano-conteneurs capables de transporter des médicaments, de l’ADN ou des enzymes jusqu’aux cellules malades

Témoignage de Luisa De Cola, directrice du Laboratoire de chimie et des biomatériaux supramoléculaires

 

Vous êtes à la tête de la chaire AXA en chimie supramoléculaire, pouvez-vous nous dire ce que cela vous a apporté aussi bien personnellement que scientifiquement ?

« Je dois dire qu’AXA est une entreprise fantastique. C’est vraiment passionnant d’être autant en contact avec eux. Bien sûr, le grand point positif est le support financier. Cela m’a permis de soutenir mes étudiants et mon laboratoire. Mais ce que j’apprécie réellement d’AXA c’est que cette entreprise est très ouverte, ils m’écoutent attentivement. AXA m’a permis d’entrer en contact avec des personnes très différentes, venant de domaines variés. C’est très enrichissant. Nous venons tous de mondes très différents. Je suis vraiment reconnaissance envers AXA pour tout cela mais aussi d’un point de vue culturel. »

Expliquez-nous sur quel domaine de recherche porte cette chaire ?

« D’un côté, cette chaire porte sur la chimie supramoléculaire introduite par Jean-Marie Lehn. Nous travaillons sur la construction de grands systèmes ou étudions des systèmes dits complexes. Le but final étant de comprendre la formation de structures fonctionnelles comme par exemple des fibres responsables de certaines maladies qui y sont liées ou des nouveaux matériels luminescents.

D’un autre côté, nous collaborons avec l’IRCAD (Institut de Recherche contre les Cancers de l’Appareil Digestif),  et les hôpitaux de Strasbourg et de Berlin. Nous essayons de créer des nouveaux matériaux hybrides ayant de différentes applications thérapeutiques. Nous créons des nano-containers permettant de transporter des médicaments, de l’ADN ou des enzymes. Ces containers ont des propriétés très spéciales qui permettent de les réduire en morceaux grâce à un simple stimulus. Cela représente une voie alternative à la chimiothérapie ou pour trouver des solutions pour des maladies rares. Cela permet d’obtenir une médecine plus personnalisée qui peut mieux cibler les maladies. Enfin, nous collaborons avec l’IRCAD afin de développer du matériel pour soigner des maladies gastro-intestinales. »

<br />
<b>Warning</b>:  Illegal string offset 'alt' in <b>/var/www/html/wp-content/themes/icfrc-new/page.php</b> on line <b>374</b><br />
h

En savoir plus sur Luisa De Cola :

Professeure de chimie à l’Université de Strasbourg et chercheuse à temps partiel au Karlsruhe Institute of Technology, Luisa De Cola vient de se voir décerner le Prix Izatt-Christensen, l’un des prix les plus prestigieux en chimie, qui reconnait l’excellence en chimie macrocyclique et supramoléculaire.

Née à Messine en Italie, elle y a étudié la chimie. Après un postdoctorat aux États-Unis,
elle a été nommée professeure assistante à l’Université de Bologne (1990), professeure à temps plein à l’Université d’Amsterdam (1998), puis a rejoint en 2004 l’Université de Münster en Allemagne. Depuis 2013, elle est professeure de classe exceptionnelle à l’Université de Strasbourg (Institut de sciences et d’ingénierie supramoléculaires (ISIS), chaire AXA en chimie supramoléculaire et des biomatériaux). En 2019, elle a été nommée professeure honoraire de l’Université de Tianjin (Chine).

Ses recherches sont axées sur l’autoassemblage de complexes métalliques luminescents et les nanosystèmes hybrides pour des applications médicales. Elle a publié 370 articles (indice h de 72, plus de 19 000 citations) et déposé 36 brevets.
Elle est la fondatrice d’une société située en Suisse, SiBreaX, qui développe des médicaments et des hydrogels à base de nanoparticules/microparticules de silicate pour la délivrance de composés.

La recherche en bref (OLD)