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Vers une chimie « high-tech » qui préserve la santé de la planète

Pour une chimie plus durable, les savoir-faire académique et industriel unissent leurs forces! Le Laboratoire d’Innovation Moléculaire et Applications (LIMA, UMR7042 CNRS-Unistra-UHA) et Novartis Bâle collaborent pour développer des technologies de synthèse à la fois plus performantes et respectueuses de l’environnement.

Afin de maîtriser l’impact environnemental de leurs activités, les industries chimiques investissent aujourd’hui dans le développement de méthodes de synthèse plus durables. L’une des démarches consiste à réduire la production de déchets tels que les solvants employés pour les réactions chimiques nécessaires à la fabrication des composés. Pour cela, il est possible d’utiliser de l’eau additionnée de surfactants comme milieu réactif : cette solution forme de micelles, des « bulles » nanoscopiques qui piègent les solvants dans l’eau. Le nombre d’opérations peut également être diminué : la méthode dite « d’activation C–H », qui permet de lier le carbone et l’hydrogène, économise des étapes de transformation.

Une alternative innovante pour une chimie plus douce

Doctorant au sein de l’équipe de Joanna Wencel-Delord au LIMA, Pascal Hauk a combiné les deux approches. Il a démontré la faisabilité de l’activation C–H en milieu micellaire dans des conditions de chimie dites « douces » (avec de l’eau comme solvant et à température ambiante) pour une réaction requérant normalement des conditions « dures » (réactifs complexes, solvants polluants, chauffage…). Cette preuve de concept permet d’envisager des applications sur d’autres structures moléculaires. Publiés dans Chemical Sciences, les travaux de Pascal Hauk s’inscrivent dans une collaboration avec Novartis. Ils ont bénéficié d’un financement européen CHAIR (C-H Activation for Industrial Renewal), projet dont l’objectif est de créer des ponts entre la recherche académique et l’industrie du futur.

Une véritable alchimie entre équipes et expertises

Soucieux des enjeux environnementaux liés à ses activités, Novartis développe depuis plusieurs années des méthodes pour l’implémentation de procédés de synthèse durables, telles que la chimie dans l’eau. Pour la direction scientifique du Groupe helvète, ce rapprochement avec le LIMA allait de soi : « Nous interagissons avec l’équipe de Joanna Wencel-Delord depuis des années : pour nous, le LIMA a le double avantage d’une expérience et d’une expertise remarquables sur cette technologie et d’une proximité géographique qui nous permet d’opérer efficacement ensemble », explique le Dr Fabrice Gallou, Directeur Scientifique chez Novartis Bâle. « Notre collaboration est basée sur une complémentarité d’approches et de compétences, mais aussi sur une entente et une transparence mutuelles qui nous font avancer sans compromis dans une direction commune. Ensemble, nous avons ainsi pu aboutir plusieurs années d’efforts et publier rapidement une preuve de concept prometteuse : les applications de cette méthode d’activation C-H micellaire pourraient avoir un impact environnemental et économique remarquable ».

Gageons que la solide et fructueuse collaboration entre Novartis et le LIMA se poursuivra sur cette dynamique : « Concilier les perspectives académique et industrielle à court et long terme nous permet d’envisager de nouveaux projets de développements encore plus ambitieux. Nous pouvons tous apporter une pierre à l’édifice d’une chimie plus durable, un domaine où il y a encore tant à faire ! », conclut le Dr Gallou.